Le vendredi 19 septembre, Mattéo Lutun et son équipe se sont lancés dans une traversée de la Manche pleine de promesses et d’émotions. Plus de 45 km parcourus, dans une eau autour de 17°C, sans combinaison, pendant 11h30 de nage, dont deux heures dans l’obscurité de la nuit.

La première heure fut très difficile : l’eau près de la plage de départ était à moins de 16°C, et les vagues venaient en pleine face. Mattéo a dû ajuster sa trajectoire pour trouver des conditions plus favorables. Peu à peu, le plaisir est revenu, et il a commencé à rattraper d’autres nageurs partis avant lui.

Au bout de neuf heures, il se sentait presque en apesanteur : plus aucune douleur, plus aucune sensation de froid, le mental entièrement concentré sur l’arrivée qui se rapprochait. Mais la nature a décidé autrement. Les courants trop forts et les signes d’hypothermie ont rendu la poursuite de la traversée dangereuse. Sa technique s’est détériorée, et sa fréquence de nage a chuté, alertant son équipe et les officiels.

Malgré sa volonté de continuer, Mattéo a suivi les décisions de son équipage et des professionnels présents sur le bateau : la priorité était sa sécurité. À moins de 5 km de la plage, il a dû mettre fin à cette traversée.

Si cette fin forcée fut une déception, elle n’a en rien entamé sa détermination. Son mental est resté intact, sa motivation intacte, et jamais il n’a prononcé le mot « abandon ». Cette expérience rappelle que, dans la nage en eau libre, il faut parfois respecter la puissance de la nature, tout en tirant des enseignements précieux sur le courage, la résilience et l’importance du soutien humain.

Pour Mattéo, le plus précieux dans cette aventure fut l’équipe qui l’accompagnait, le nombre de personnes mobilisées, les encouragements et l’attention portée à chaque instant. Sans eux, rien n’aurait été possible.