Date prévue pour la traversée de la Manche :

Entre le 14 septembre et le 18 septembre 2025.

Lieu de départ et d’arrivée :

La traversée s’effectue de Douvres (Shakespeare Beach) à Wissant (cap gris nez).

La distance :

À vol d’oiseau 21 miles (34km) mais minimum 40 km avec les courants.

Difficultés potentielles :

Le froid (eau entre 15°c et 18°c), le courant épuisant, les bancs de méduses et l’odeur du moteur qui peut donner mal à la tête. Mais aussi le mal de mer, les nausées et le stress.

entrainement

préparation

Pour mener à bien un projet de cette envergure, une préparation rigoureuse s’impose, exigeant un investissement considérable tant sur le plan de la natation que du renforcement musculaire. Cependant, il est impératif de souligner que l’aspect prépondérant réside dans le travail mental et une hygiène de vie. Ces derniers éléments, bien que parfois négligés, constituent l’essence même de la préparation, conditionnant la réussite et la résilience nécessaire à un tel défi.

Avant tout, il est crucial de s’entraîner au froid et d’habituer son corps à ses rigueurs. Peu importe l’intensité de l’entraînement, le froid demeure inévitable. L’adaptation à ces conditions est essentielle pour que le cerveau s’acclimate. Deux approches permettent de lutter contre le froid : le métabolisme musculaire, les muscles produisant davantage de chaleur que les graisses, et la constitution d’une couche de graisse (triglycérides), offrant des propriétés isolantes. J’ai opté pour une combinaison des deux méthodes, avec 35% de graisse et 60% de muscles. En prenant 15 kg en un an pour atteindre un surpoids de 20% (basé sur l’IMC), j’ai visé le pourcentage exact nécessaire pour prévenir l‘hypothermie dans une eau entre 15°C et 18°C, comme indiqué sur la courbe. En parallèle, je m’astreins à des douches froides quotidiennes depuis quatre ans, avec des températures estivales de 18°C et hivernales de 5°C, renforçant ainsi l’entraînement et la préparation mentale.

            Après le froid, le second entrainement le plus important est la nage de nuit. L‘entraînement nocturne est une nécessité. C’est pourquoi je consacre au minimum trois sessions d’entraînement nocturne par semaine l’été et un de temps en temps l’hiver. Je m’entraîne en mer du Nord tout au long de l’année, de janvier à décembre, en portant uniquement un maillot de bain. Mes sessions estivales peuvent atteindre jusqu’à six heures de nage sans interruption et jusqu’à vingt heures de nage par semaine. Lorsqu’on s’aventure à nager de nuit, la principale source d’inquiétude ne réside pas dans les rencontres avec la faune ou la flore marines, mais malheureusement dans les objets flottants susceptibles de causer des blessures. En effet, la mer, dans sa nature insaisissable, renvoie ce qui ne lui appartient pas.

            En dernier lieu, il est impératif de développer une capacité à résister à l’effort sur une période indéterminée. Traverser la Manche peut prendre 9 heures tout comme 12 heures, dépendant entièrement des conditions météorologiques et des humeurs de mère nature. Pour ce faire, durant la saison estivale, je m’adonne à des séances prolongées de natation en pleine mer, étroitement surveillé par un kayakiste lors de sessions pouvant durer jusqu’à 6 heures voire 4 heures. Ce compagnon de navigation assure la gestion de mes ravitaillements, incluant du thé chaud, des gels énergétiques, des bananes, entre autres. Je m’adonne également fréquemment à des séances d’entraînement en solitaire en pleine mer. J’apprécie particulièrement ces moments où je me retrouve seul au cœur de l’élément aquatique. Dans cette solitude, je trouve un sentiment de sécurité, une connexion intime avec l’environnement marin qui m’entoure. C’est un moment privilégié où je peux me concentrer pleinement sur ma technique de nage, ma respiration, et me fondre dans l’immensité apaisante de la mer. Ces entraînements intensifs constituent une partie essentielle de ma préparation

         

            La composante la plus cruciale de mon entraînement réside dans la préparation mentale, une discipline que monsieur Fournier définit comme le développement d’habiletés mentales et cognitives visant à optimiser ma performance personnelle tout en favorisant le plaisir de la pratique et en encourageant l’atteinte de l’autonomie. Cette préparation mentale revêt différentes formes et implique divers exercices.

Personnellement, je privilégie la méditation et la pratique de la pleine conscience (mindfulness). J’accorde une importance particulière au langage interne positif, considérant qu’il s’agit d’un élément crucial. Mon approche repose sur la conviction que le cerveau ne fait aucune distinction entre ce qu’il fait et ce qu’il croit faire. Ainsi, lorsque mon esprit adopte des pensées affirmatives du type “je le fais, je réussis“, mon corps suit naturellement. À l’inverse, des pensées du genre “je dois le faire, je suis obligé de réussir” peuvent générer du stress, entravant potentiellement mes performances. Je préfère me répéter des affirmations positives telles que “nage droit devant toi, nage, nage, nage…” ou le célèbre “Just keep swimming!” en anglais.

La visualisation occupe également une place prépondérante dans ma préparation mentale. Elle consiste à s’imaginer en train de surmonter des épreuves, réussir, nager avec aisance, ou même s’exprimer de manière convaincante. En visualisant ces situations, mon cerveau s’habitue à réagir de manière adaptée, capitalisant sur des expériences préalables.

Enfin, il me semble essentiel de me connecter à la nature lors de ces séances psychologiques. Cette connexion favorise une harmonie entre mon esprit et l’environnement naturel, renforçant ainsi ma résilience mentale et contribuant à une préparation holistique.

La route est encore longue...

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